Pourquoi un pont transbordeur ?
Il y avait un réel besoin de traverser sans faire le tour entre les gens, les véhicules et marchandises qui encombraient tout le tour du
vieux port.
On fit venir un ingénieur Lyonnais : Ferdinand Arnodin, né en 1845, très inventif qui s'était déjà distinguer en fabriquant plusieurs pont transbordeurs (il construisit son premier en collaboration avec l'architecte Espagnol M. De Palacio à Bilbao en 1889 ensuite à Rouen en 1897, Bizerte 1898, au Martrou, près de Rochefort en 1899.
Dès décembre 1894, fort d'une réputation élogieuse, il soumit aux autorités locales un avant projet assorti d'une demande de concession avec péage. En mars 1902 un décret présidentiel déclara d'utilité publique la construction d'un pont transbordeur à l'entrée du vieux port.
Une concession de 99ans était accordée à Ferdinand Arnodin. Il construisit un nouveau type de transbordeur à contrepoids et articulations.
Il coûta 1,5 million de francs de l'époque sans qu'Arnodin ne fasse appel au concours de la ville ou du département.
Construction de l'édifice
Entre le fort Saint Jean et le fort Saint Nicolas, situés des deux côtés à l'entrée du port.
Les travaux débutèrent en 1903 et il devint fonctionnel le 24 décembre 1905.
Il entra aussitôt en concurrence avec les bateliers (anciens marins de commerce ou marins-pêcheurs qui faisaient traverser les personnes sur leur barque ou bette Marseillaise, à la rame).
Cela prenait plus de temps mais les tarifs étaient moindres.
Inauguration et changement d'habitudes
La nacelle pouvait transporter 1 véhicule et 200 passagers, elle reliait les deux rives (290 mètres) en 1min 30s par beau temps et jusqu'à 2min 30s par grand vent.
Sur le tablier, il y avait deux pavillons de chaque côté, un grand et un petit qui abritaient un comptoir de souvenirs, une buvette et un restaurant.
Sur les pylônes, on montait par des escaliers en colimaçon et côté fort Saint Jean il y avait aussi un ascenseur.
Le pont était constitué de deux pylônes d'environ 80 mètres de haut entre lesquels se trouvait suspendu par des haubans à 50 mètres un tablier horizontal sur lequel circulaient les piétons en visite, d'un côté et de l'autre.
Au centre du tablier, entre les deux passages pour piétons, un chariot alimenté par un moteur électrique circulait sur des rails. La nacelle y était suspendue par des câbles et évoluait près de l'eau.
Il concurrença aussi les ferry-boats qui traversaient plus vers le centre du vieux port et effectuaient de nombreuses navettes.
Seconde Guerre Mondiale et Destruction
Le pont Transbordeur était appelé par de nombreux voyageurs : la porte de France, car ils le repéraient déjà depuis plusieurs miles avant d'accoster.
Lorsque la guerre éclata, le ministère de l'armement projeta d'utiliser les 1170 tonnes de ferraille du pont pour les besoins de la défense nationale.
L'armistice y mit un terme puis le 24 décembre 1943, en application avec la loi sur la mobilisation des métaux, un arrêté de réquisition fut pris par le ministre de la production industrielle.
Mais ce furent les troupes Allemandes qui s'en chargèrent le 22 août 1944, en vue d'obstruer la passe du vieux port, elles placèrent une charge explosive à la poudrière du fort Saint Jean, mais par manque d'explosifs, seulement la moitié du pont s'écroula.
En septembre 1945, les services des ponts et chaussées firent disparaître les restes encore debout de l'œuvre d'Arnodin.